Dame Nature sait se faire sentir et ressentir : certaines périodes peuvent être propices à l’introspection, au travail sur Soi
- Que représente l’automne pour toi ?
- Des arbres avec les feuilles qui tombent, de jolies couleurs, orange rouge foncé ; c’est très beau ! »
C’est le regard d’une petite fille de sept ans, un regard qui n’anticipe pas l’arrivée de l’automne comme étant un poids à subir. C’est un regard accueillant la saison dans sa beauté tout en laissant de côté la symbolique du refroidissement, du ralentissement de la vie, des nuits plus longues et des journées frileuses.
Son ressenti d’enfant s’harmonise avec la nature, il ne lutte pas contre, il fait avec.
De cette nature, nous nous en sommes plus ou moins éloignés, nous avons une notion vague des vents et les noms des arbres et des plantes restent des mystères que nous n’interrogeons pas car ils font partie du décor, ils sont là. Les animaux aussi sont là, et leur intelligence intuitive sait s’adapter à l’arrivée du froid.
Et bien malgré nous, cette nature fait partie de nous et nous impose ses changements : bon gré mal gré, nous rentrons dans l’automne. C'est une belle introduction à l’hiver qui symbolise souvent le froid, les journées courtes, les fêtes de fin d’années que l’on n’)aime pas/plus car elles connotent trop souvent des souffrances familiales.
L’automne nous annonce un changement de cycle, du chaud confortable au froid dont on ne veut pas, un changement d’état, les émotions ne sont plus stimulées par la chaleur du soleil et des saisons estivales, inconsciemment elles se mettent en bernes, elles deviennent maussades, taciturnes, la mélancolie rôde et donne le ton des énergies qui ralentissent. Les pensées et idées sombres peuvent devenir plus prégnantes, c’est une petite déprime automnale dirait certain, rien de grave, c’est passager… et l’hiver arrivant, la petite déprime automnale est devenue une dépression avec perte de volonté et dévalorisation de soi… que l’on cache car on ne veut pas se montrer faible. Et on entre dans la roue du cercle vicieux des idées de plus en plus noires et auto-sabotantes, des angoisses, des peurs non réglées qui prennent de plus en plus d’ampleur à l’annonce de l’automne.
Alors posons un regard d’enfant sur la nature, l’automne est là pour nous mettre du plomb dans la cervelle, notre cerveau bien pensant doit mettre le mental saboteur de côté et laisser parler l’émotionnel, l’écoute de soi, du corps, on donne la parole au cœur et on ouvre un autre œil.
Comme au printemps, c’est un grand nettoyage : nettoyage des énergies passées et des émotions refoulées. On profite de l’automne pour oser s’écouter et devenir égoïste si on ne l’est pas assez.
On écoute son corps, on se cocoone avec des aliments de saison et des grandes marches à la recherche de champignons.
Et on écoute son Être.
Ainsi on transmute le fatalisme ô désespoir du vague à l’âme saisonnier en une réalité bien plus plaisante : on en profite pour se centrer sur soi, c’est une période propice à l’introspection, au travail de prise de conscience de notre être interne.
C’est le moment idéal pour se préparer à de nouvelles énergies, en douceur. Telles que les feuilles des arbres tombent pour laisser place à d’autres, nos émotions anciennes, nos vieilles loyautés obsolètes doivent également être intégrées pour laisser place à une nouvelle vitalité.
Un cycle de vie et de renouveau dans l’authenticité de son être.
On laisse filer ce qui n’est plus, ce qui n’a plus raison d’être et on fait de la place pour ce qui doit être en soi, pour Soi.
Vive l’automne !
Caroline Bablon